Chers membres et personnes intéressées,
Comment trouvez-vous notre newsletter et notre nouveau site internet? Nous vous invitons à participer à notre petit sondage.
Le célèbre chercheur en plantes cultivées Nicolay Vavilov a déclaré que "la carotte sauvage invite littéralement l'homme à la cultiver". Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’ancêtre de notre carotte cultivée n’est pas la carotte sauvage, originaire du bassin méditerranéen. Elles appartiennent à la même espèce, mais la carotte cultivée est issue de l’Asie centrale. Dans son dernier cahier "La carotte et le panais" de la série "Histoire des plantes cultivées en Suisse", Peer Schilperoord se penche sur la carotte devenue la deuxième espèce potagère la plus importante en Suisse.
Notre assemblée générale aura lieu le 30 mars à Ecublens et en ligne pour celles et ceux qui ne peuvent pas nous rejoindre. Veuillez consulter le programme et vous inscrire jusqu'au 20 mars.
En dehors des objectifs prioritaires du programme PAN, la nouvelle phase 7 connait quelques nouveautés concernant des formalités contractuelles et les rapports des projets d'Utilisation durable. Vous trouverez aussi un rapport sur les journées de présentation des projets d’utilisation durable.
Nous avons également rédigé un résumé de la manifestation "Nouvelles techniques de sélection et agrobiodiversité", organisée lundi dernier par le Forum Recherche génétique sur le thème de l'agrobiodiversité et des nouvelles méthodes de sélection par génie génétique.
Dans la denière partie de la newsletter, nous vous tenons au courant des développements internationaux en rapport avec les RPGAA - du rapport de la FAO sur une automatisation responsable à la décision pionnière du Conseil des ministres autrichien sur la loi sur les brevets.
Avec nos meilleures salutations
Le secrétariat de la CPC
Contenu
- Sondage site web et newsletter de la CPC
- Agenda PAN de la phase 7 et demande des premiers acomptes
- Journées de présentation des projets PAN-RPGAA d’utilisation durable
- Plantes cultivées en Suisse – Carotte et panais
- Compte rendu du colloque : édition du génome et agrobiodiversité
- L'Autriche limite le «brevet sur le vivant»
- Traité international sur les ressources phytogénétiques : Rapport final de la FAO
- Utilisation responsable de l'automatisation agricole
- La nouvelle PAC : en vigueur depuis janvier 2023
- Conférence COP-15 : de nouveaux objectifs pour la conservation de la biodiversité
Sondage site web et newsletter de la CPC
Le site web et la newsletter de la CPC ont tous deux été récemment mis à jour. Il est maintenant temps de recueillir l’avis des utilisateurs ! C'est pourquoi nous avons créé un bref questionnaire anonyme. L'équipe de la CPC remercie toutes les personnes qui prendront quelques minutes pour répondre aux questions. Chaque feed-back nous aide à améliorer les informations et les contenus proposés.
Agenda PAN de la phase 7 et demande des premiers acomptes
Comme vous le savez, la phase 7, qui a débuté en janvier de cette année, a modifié certaines conditions et échéances des contrats PAN. Les délais de soumission des rapports, de mise à jour des données et de facturation varient selon les contrats. C'est pourquoi il faut avant tout se référer aux contrats. Nous avons mis à jour l’agenda PAN sur notre site web afin de fournir un aperçu général.
Ceux qui le souhaitent peuvent d'ores et déjà demander les premiers acomptes. Désormais, il n'est plus nécessaire d'établir des décomptes provisoires pour les acomptes. Ceux qui le souhaitent peuvent néanmoins utiliser l'ancien onglet "e-facture (EFD)" du formulaire de décompte pour la facturation.
Pour les projets O et NN, le premier acompte peut être demandé directement après la signature du contrat. Pour les projets P et S, l'état d'avancement du projet doit être décrit. Celui-ci peut être indiqué directement sur la facture (p. ex. "travaux d'hiver 2022/2023 terminés").
Journées de présentation des projets PAN-RPGAA d’utilisation durable
Elles ont eu lieu les 9 et 16 février à l’OFAG de Liebefeld à Berne et ont attitré un grand nombre d’intéressés. Selon l’OFAG, ces premières journées dans le cadre du PAN constituaient une expérience pilote, qui a pu être organisée grâce au soutien d’une stagiaire. La question de savoir si ce format sera reconduit à intervalles réguliers, et dans quelle mesure, sera examinée. Certains points doivent encore être clarifiés
La présentation de l'état d'avancement du projet permet-il d'éviter la rédaction et la lecture du rapport annuel, qui prennent beaucoup de temps ? Les réactions positives suite à cet essai pilote confirment en principe cette hypothèse.
En outre, la présentation des projets permet un échange direct entre les preneurs de projet ainsi qu'une discussion sur les raisons pour lesquelles les idées ont pu être mises en œuvre ou pourquoi l'objectif n'a pas été atteint. Les preneurs de projets ont aussi emporté des produits pour les faire déguster. La palette de produits était large et l'expérience gustative excellente. L'échange direct de connaissances et d'expériences pratiques a été très apprécié par la communauté du PAN-RPGAA. De nombreux retours positifs ont été reçus sur l'événement.
Afin d’en savoir plus sur ce nouveau format et sa tenue future, nous avons invité l’OFAG à venir nous donner un compte rendu le 30 mars, lors de notre assemblée générale.
Un cahier sur la carotte et le panais (55 p. avec 54 ill.) est paru dernièrement dans la série de publications. Il s'agit de la 18e publication de l'Association pour les plantes cultivées alpines. La série de publications s'étend de l'origine des plantes cultivées aux accessions conservées dans la banque de gènes, en passant par l'introduction, la diffusion et la sélection en Suisse. Le dernier cahier est consacré à une espèce de légumes importante en termes de quantité. Les Suisses aiment tellement la carotte qu'ils en font même, fait unique en Europe, une pâtisserie très appréciée.
La carotte sauvage est originaire d'Asie centrale, plus précisément d'Afghanistan, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Turkménistan et d'Ouzbékistan. Le célèbre spécialiste des plantes cultivées Nicolay Vavilov a déclaré à son sujet : "La carotte sauvage invite littéralement l'homme à la cultiver". C'est dans cette région que l'on trouve la plus grande diversité. Les plus anciennes représentations de la carotte remontent à l'an 512 après Jésus-Christ. Dans le célèbre livre 'De Materia Medica' de Dioscoride, la carotte est représentée deux fois, une fois comme plante annuelle en rosette et une fois comme plante en train de fleurir.
De là, le récit progresse à travers la diversité de la fin du Moyen Âge, la culture des carottes orange, des carottes arrondies dans le bas de type nantaise, jusqu'à la vingtaine d'accessions conservées dans la banque de gènes.
Le panais, que l'on trouve aussi à l'état sauvage en Suisse comme la carotte, est une plante cultivée typique de la Normandie, des îles anglo-normandes de Guernesey et Jersey et de la côte sud de l'Angleterre.
Les cahiers sont disponibles en format pdf sur le site de la CPC, de l'Association pour les plantes cultivées alpines et sur le site www.pgrel.admin.ch de l'OFAG.
Action jusqu'au 01.05.2023. Les cahiers électroniques ont une bonne qualité d'impression. Tous les cahiers peuvent être commandés jusqu'au 01.05.2023 à l'adresse schilperoord@bluewin.ch. Les coûts par cahier varient, ils se situent en moyenne autour de 20.00 francs, frais de port et d'expédition en sus.
Le 13 mars 2023, le Forum Recherche génétique de la SCNAT a organisé une manifestation sur le thème "Sélection végétale moderne : plus d'agrobiodiversité pour une agriculture respectueuse de l'environnement".
Monika Messmer (FiBL) et Sebastian Soyk (UniL) ont chacun fait un bref exposé d'introduction avant d'approfondir la thématique dans le cadre d'une table ronde avec Urs Niggli (agroecology.science), Hans Oppliger (RhyTOP) et Roland Peter (Agroscope).
Monika Messmer a introduit la notion d'agrobiodiversité et a montré les causes et l'ampleur du recul progressif de la biodiversité.
Sebastian Soyk a souligné l'équivalence des produits issus de l'édition du génome avec les produits de sélection traditionnels. Selon lui, le plus grand potentiel des nouveaux procédés de génie génétique est de rendre des plantes cultivées actuellement peu utilisées utilisables pour la culture agricole. Ainsi, certains gènes pourraient être désactivés de manière ciblée dans différentes variétés et espèces afin de les rendre plus résistantes aux maladies.
Lors de la table ronde, Hans Oppliger, sélectionneur de Ribelmaïs dans la vallée du Rhin, a critiqué le moratoire sur les OGM, encore en vigueur jusqu'en 2025. Il désavantage les petits sélectionneurs par rapport aux multinationales qui peuvent facilement utiliser les nouvelles méthodes de culture à l'étranger.
Les participants au podium étaient d'accord sur le fait que les sélectionneurs doivent tenir compte des besoins du côté de la culture. Monika Messmer a mentionné l'exemple de la culture mixte, où il serait avantageux d'adapter les dates de floraison et de récolte de différentes variétés.
Lors de la discussion qui a suivi avec le public, plusieurs thèmes importants ont été abordés :
En ce qui concerne les brevets, les participants se sont accordés à dire que les nouvelles variétés devraient en principe être librement disponibles pour la sélection ultérieure.
La majorité des participants à la table ronde se sont également prononcés en faveur d'un étiquetage approprié des produits issus de plantes cultivées par génie génétique, afin de garantir la liberté de choix des consommateurs.
Enfin, il est apparu clairement au cours de la discussion que pour une plus grande agrobiodiversité, la question "édition du génome - oui ou non ?" est secondaire. Urs Niggli a voté qu'il fallait avant tout empêcher la rationalisation à outrance et l'économisation de l'agriculture, par exemple en finançant les services écosystémiques par les pouvoirs publics.
Dans l'ensemble, la manifestation n'a pas rendu justice au concept d'agrobiodiversité, car elle s'est presque exclusivement focalisée sur la valorisation économique des variétés. Les questions éthiques liées aux procédés de génie génétique n'ont pas été abordées. Sebastian Soyk a certes reconnu que la recherche fondamentale était encore lacunaire. Mais ce point n'a pas été discuté plus avant. Bien que Monika Messmer ait exprimé d'emblée une légère crainte que les nouvelles méthodes de génie génétique puissent être utilisées principalement pour maintenir les cultures courantes de monocultures, peu de réserves ont été émises lors de la manifestation à l'égard des nouvelles méthodes de sélection.
Le 1er mars 2023, le Conseil des ministres autrichien a approuvé l'amendement de la loi autrichienne sur les brevets. Le projet gouvernemental prévoit d'exclure de la brevetabilité tous les procédés classiques de sélection.
ARCHE NOAH, l'association pour la préservation de la diversité des plantes cultivées, considère cette décision comme un signal important adressé à l'UE et à l'Office européen des brevets. Selon elle, le droit des brevets ne doit pas être utilisé de manière abusive pour monopoliser le marché des semences.
En effet, l'Office européen des brevets a rejeté mi-février un recours contre un brevet sur le poivron déposé par le groupe agrochimique Syngenta.
L'amendement va maintenant être transmis au Conseil national.
Plus d’informations: Communiqué de presse (en allemand)
La Food and Agriculture Organization (FAO) a publié le rapport final de la 9e session du "Governing Body", l'organe suprême du Traité international sur les ressources phytogénétiques (ITPGRFA). La réunion s'est tenue à New Delhi du 19 au 24 septembre 2022.
La 9e session a rendu hommage à la contribution des petits agriculteurs du monde entier à la conservation de la diversité des semences. Le "Governing Body" a élaboré des options pour promouvoir les droits des agriculteurs et a décidé de convoquer un symposium mondial qui traitera explicitement de ces droits. Les délégués se sont également penchés sur l'épineuse question de l’information de séquençage numérique (ISN) relatives aux ressources génétiques.
Le rapport final de la FAO est disponible en français.
Plus d’informations : Site web de la FAO
Le rapport sur l'état de l'alimentation et de l'agriculture, publié fin 2022 par la Food and Agriculture Organization (FAO), est consacré à l'accent mis sur une automatisation responsable dans l'agriculture. Le rapport esquisse des mesures politiques visant à garantir une automatisation agricole responsable, c'est-à-dire une automatisation qui soit inclusive, appropriée et accessible à tous les groupes impliqués dans le processus de production.
Le rapport est disponible en anglais et en français.
Plus d’informations : Site web de la FAO
Le 1er janvier 2023, les «plans stratégiques nationaux» de la réforme de la politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne sont entrés en vigueur. La réforme vise à intégrer davantage les objectifs de durabilité du Green Deal européen, par exemple en récompensant les agriculteurs pour leurs prestations environnementales volontaires. Une partie des mesures environnementales et climatiques prévues ont toutefois été assouplies en référence à la guerre en Ukraine.
Plus d’informations : Principaux objectifs stratégiques de la nouvelle PAC
Conférence COP-15 : de nouveaux objectifs pour la conservation de la biodiversité
Du 7 au 19 décembre 2022, les États parties à la Convention sur la diversité biologique se sont réunis à Montréal dans le cadre de la conférence COP-15. Quatre objectifs à long terme (jusqu'en 2050) et 23 objectifs à moyen terme (jusqu'en 2030) ont été adoptés, dont des objectifs de conservation et d'utilisation durable de la diversité des plantes cultivées. Il a notamment été convenu de partager équitablement les avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques et de l’information de séquençage numérique (DSI) sur les ressources génétiques, et de protéger les connaissances traditionnelles associées à ces ressources. La réalisation des objectifs formulés dépend désormais des mesures prises par les différents États nationaux.
Plus d'informations : Résumé du Réseau Semences Paysannes