L'utilisation de plantes sauvages pour se nourrir, puis pour se soigner date de l'époque des premiers hommes. Très rapidement, l'homme a su faire la distinction entre les plantes comestibles et les plantes toxiques. De ces dernières, il a exploité les poisons pour la chasse ou la pêche, et plus tard il a su utiliser des plantes pour se soigner.
De nos jours 75% de nos médicaments ont une origine végétale et 25% d'entre eux contiennent au moins une molécule active d'origine végétale. Ou autrement dit: environ 50'000 à 70'000 plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle.
Dans les années 80, la culture de plantes aromatiques et médicinales a connu en zone de montagne un net regain d'intérêt. Les agriculteurs cherchaient à se diversifier et la demande en produits locaux issus d'une culture écologique était en nette augmentation. La maison Ricola à Laufon joue alors un rôle de pionnier en étant le principal acheteur avec des contrats intéressants. Ce développement fut accompagné par un groupe de recherche sur les plantes médicinales et aromatiques au centre des Fougères RAC à Conthey (Agroscope Changins). Ce groupe a non seulement accompagné les producteurs en les soutenant par le développement de techniques agricoles, il a également domestiqué et sélectionné de nombreuses espèces aromatiques afin de les adapter à la rusticité de nos montagne, plus spécialement aux montagnes valaisannes et grisonnes.
Nombreuses espèces et sélections sont aujourd'hui en culture, mais certaines ont été remplacées par de nouvelles. Il est donc très important de conserver ce patrimoine génétique et de suivre les cultures en place pour ne pas perdre des sélections remplacées par d'autres.
Culture de thym vulgaire: une hybridation entre le Thym vulgaire du Val d'Aoste riche en huile essentielle et le Thym vulgaire "allemand" cultivé dans les pays plus au Nord a donné une sélection adaptée aux hivers valaisans tout en étant riche en huile essentielle de type thymol (demandé par la Pharmacopée).
D'autres entreprises et maisons ont domestiqué et sélectionné différentes espèces aromatiques et médicinales. On peut nommer la chimie bâloise et la sélection de la très connue Digitale laineuse utilisée en tant que stimulant cardiaque … malheureusement les recherches pour retrouver des anciennes sélections de la Digitale n'ont rien donné. Plus récemment d'importantes recherches ont été menées sur l'Armoise annuelle ou l'Epilobe à petites fleurs par l'entreprise Médiplant. Là aussi il est très important de conserver les différentes origines utilisées et les sélections ou lignées obtenues mais abandonnées. D'autres espèces oubliées sont d'ores et déjà dans des banques de semences. L'association Hortus officinarum est active dans ce domaine et prépare des échantillons prêts à être conservés par congélation. D'autres espèces ne peuvent être conservées que par reproduction végétative. La fondation ProSpecieRara établit actuellement une liste des ces espèces.
Pulmonaire de Suisse (Pulmonaria helvetica) – une plante sauvage à vertus médicinales. Le nom Pulmonaire provient de "poumon" et rappelle les vertus expectorantes qu'on lui donnait. Les principes actifs connus sont des mucilages, de l’acide salicilique et des saponines. Comme drogue on utilise les feuilles et somités fleuries. La Pulmonaire officinale – proche parent de la Pulmonaire de Suisse – est utilisée en phytothérapie pour certaines préparations pectorales. La Pulmonaire de Suisse fait partie des endémiques de Suisse, vu sa rareté, son isolement et son air de répartition restreint cette espèce est vulnérable.